En Janvier 2024, nous sommes partis faire un raid 4×4 au sultanat d’Oman dans le golfe persique.

Ce raid est organisé par nos amis Bruno et Marilyne de DREAM TEAM AVENTURES

Il prévoit sur 15 jours un large tour du pays par les pistes avec des 4×4 de location.

Nous sommes 10 véhicules encadrés par Bruno et Marilyne d’une part et Didier et Martine d’autre part, soit 12 véhicules au total.

Je suis accompagné de mon frère Jean-Louis et de son épouse, Martine.

Plusieurs des participants, dont moi-même, se connaissent bien pour avoir déjà fait des raids organisés par Bruno et Marilyne.

C’est très bon pour la cohésion du groupe et conduit à créer, dès le départ, une ambiance amicale et conviviale bien agréable.

 

Vendredi 12 Janvier

Arrivée à Mascate avec Oman Air.

Nos guides nous attendent à l’aéroport. Transfert par bus à notre hôtel en ville, le Radisson, où nous arrivons vers 8h30.

Il fait beau et chaud : grand soleil et 25 degrés en milieu de journée.

Briefing à 10 h, puis nous récupérons chacun nos voitures qui nous attendent sur le parking de l’hôtel.

Ce sont 10 Toyota 200 blancs avec moteur V6 4litres essence et boite auto, tous identiques. Nos accompagnateurs ont des Toyota V8 diesels, plus aptes à la traction de voitures ensablées.

L’après-midi passe rapidement :  à se familiariser avec les véhicules, à consulter le parcours sur carte ou tablettes, à faire des courses pour les repas de midi à l’hyper Carrefour de la ville, non loin de l’hôtel et…à la piscine.

Pendant que nos guides peaufinent le parcours

Puis le soir tombe sur les toits de Mascate

Samedi 13 Janvier

Tout en suivant nos GPS, tablettes ou téléphone, nous attaquons l’étape du jour par une large autoroute qui réclame toute notre attention : en effet la vitesse y est limitée à 120 km/h et il y a un radar automatique absolument tous les 2km ! Il en est ainsi pour toutes les autoroutes et 4 voies du pays (limitées, elles, à 100 km/h).

Il n’y a pas de seuil de tolérance comme en France. Si vous êtes pris, votre carte bancaire dont l’empreinte a été prise par le loueur de voiture sera automatiquement débitée.

Cela calme donc les ardeurs de tous !

Sorti de l’autoroute, nous prenons une petite route goudronnée qui nous amène vers les montagnes.

Au pied de celles-ci, arrêt pour visiter le fort Nakhal : édifice perché sur un rocher qui domine la ville et sa palmeraie.

Le fort, très bien refait, impressionne par ses hautes murailles, son dédale de locaux de toutes natures et son puits très profond.

Plus loin sur la petite route, nous nous arrêtons pour aller voir une source d’eau chaude qui alimente un Wadi : c’est le terme local pour un ruisseau qui suit un canyon entre les montagnes. Nous en verrons plusieurs au cours de notre voyage.

De nombreux habitants du coin viennent là pour se laver et profiter de la chaleur d’une eau claire et limpide.

Nous prenons ensuite une piste qui remonte un autre Wadi : belle piste qui suit le lit d’une large rivière, alternant galets, graviers et passages à gué dans un cadre magnifique ponctué de palmiers et de touches de verdure qui tranchent sur les parois rocheuses qui dominent la rivière.

Plus loin, arrêt promenade pour remonter à pied un petit Wadi dans une vallée très étroite bordée de hautes falaises. Progression rendue difficile par les gros blocs de rocher qui encombrent le ruisseau.

Puis nous reprenons une belle et longue piste de montagne, sinueuse et pentue

mais bien roulante pour gagner un col à 2000 m d’altitude où se trouve notre hôtel du jour.

Là il fait nettement plus frais et nous devons mettre un vêtement chaud dès la tombée du soir.

La vue sur les vallées en contrebas et les montagnes environnantes est superbe !

Dimanche 14 Janvier.

Nous descendons dans la plaine par une belle route pour rejoindre le vieux village de Misfah que nous visiterons à pied.

Blotti au pied de la montagne, et implanté au milieu de gros rocher, le village est entouré d’une belle palmeraie.

Ombres et lumières, calme et tranquillité, c’est un vrai coin de paradis !

Petites ruelles étroites, vieilles maisons en pierre, canaux où coule une eau claire irrigant les palmiers, vert intense de la végétation : splendide !

Au détour d’un petit chemin, nous assistons à l’ascension d’un palmier pour la cueillette des dattes. Il s’agit d’une démonstration pour les touristes mais l’habilité et la vivacité de l’opérant sont impressionnants.

Nous reprenons ensuite la route puis la piste pour rejoindre la montagne appréciant, au passage, des champs soigneusement cultivés devant un vieux village en ruine.

Nous suivons une belle piste de montagne pour rejoindre notre hôtel. Celui-ci est constitué de maisonnettes en pierres apparentes soigneusement appareillées et de tentes en épais tissus de laine avec tout le confort. En prime décorations minimalistes assorties : c’est beau, confortable et original !

Depuis l’hôtel nous partons faire une ballade à pied par un sentier étroit accroché en balcon au sommet d’une impressionnante falaise qui domine un canyon par un à pic de 1000 m : frisson garanti vu l’étroitesse du chemin et le symbolisme des quelques rares parapets.

Le vertige n’est pas loin, mais la vue sur le Djebel Sham est magnifique.

Au passage quelques chèvres de montagne prennent la pose pour les touristes : on mitraille !

Lundi 15 Janvier

On attaque par une piste de montagne réellement vertigineuse : étroite au point de ne pas permettre les croisements, aux pentes impressionnantes entre 15 et 20 % par endroit, souvent au ras du vide entre falaises abruptes et à pics !

Les vitesses courtes sont de rigueur!

Au bout, la piste, non terminée, s’arrête et nous oblige, comme prévu, à faire demi-tour après une pause photo indispensable. Mais cela en valait la peine !

Redescendu vers la vallée, nous reprenons la piste pour aller rejoindre un vieux village au bout d’une piste étroite qui suit un Wadi encaissé au milieu des rochers.

Le petit village, au ruelles étroites et ombragées semble hors du temps et du monde, tant il est protégé par son accès difficile. C’est là que nous faisons le pique-nique de midi.

Retour vers la plaine pour gagner la ville de Niswa, avec, au passage la visite à Al Amarah d’une ancienne maison d’un petit potentat local, transformée en musée vivant : on y voit tout l’aménagement d’époque, la fabrication du pain et du café, les stocks de denrées etc….

Le tout dans une atmosphère chaleureuse et bon enfant.

Très intéressant et instructif !

Arrivée le soir à notre hôtel à Niswa ; jolie ville que nous visiterons demain.

 

Mardi 16 Janvier

Aujourd’hui, jour de repos consacré à la visite de Niswa, ancienne capitale du sultanat d’Oman.

Nous commençons par la visite de l’imposant fort de Niswa, siège du gouvernement de l’époque et demeure du sultan. Ses défenses, comparables aux plus importants châteaux forts européens sont impressionnantes :  murs épais de plusieurs mètres, hauteurs des remparts, dédales de coursives avec meurtrières étroites orientées dans toutes les directions, emplacement pour canons, escaliers ponctués de chausses trappes etc…

 

 

 

Puis passage par la vieille ville, en ruine, au milieu des palmiers.

Enfin visite du souk, malheureusement de construction récente et donc un peu trop moderne à mon goût.

Retour à l’hôtel pour profiter du bar (sans alcool comme presque partout) et de la piscine.

 

Mercredi 17 Janvier

Nous repartons, frais et dispos, pour retourner dans la montagne.

Au passage, arrêt pour visiter la très connue Falaj de Al-Kha tem, inscrite au patrimoine de l’Unesco.

Les Falaj, présentes un peu partout au pied des montagnes en Oman, sont des systèmes de canaux remontant à plus de 2000 ans et qui irriguent par gravité les différentes petites parcelles cultivées à l’ombre des palmeraies. Chaque canal principal, alimenté par une ou plusieurs sources, desserts une multitude de canaux secondaires voire tertiaires.

Ces derniers reçoivent alternativement de l’eau en disposant et enlevant des bouchons de tissus suivant un ordre cyclique précis géré par un Wa kil. C’est un responsable reconnu et respecté de tous, et dont la charge est héréditaire.

La durée d’irrigation dépend de la surface à arroser. Ce système permet une juste répartition et une saine gestion de la ressource en eau.

Ce dispositif existe quasiment à l’identique en Iran.

Puis route de montagne dans la vallée des Roses avec, au passage, vue sur un vieux village au bord du Wadi Baní Habib

Ensuite nous prenons une difficile piste de montagne, très étroite et sinueuse, avec des pentes impressionnantes pour accéder à une vallée perdue, loin de tout mais très belle, avec, au bout un village au milieu d’une palmeraie au bord d’un oued.

Déjeuner dans l’oued au milieu de chèvres et retour par la même piste en faisant bien attention à ceux qui viendraient en face car les zones de croisement possible sont très rares et la visibilité courte : Jean-Louis qui est en tête, à dû redoubler de vigilance non sans quelques inquiétudes…

Heureusement non n’avons croisé personne sur les quelques kilomètres de la zone étroite.

Hôtel dans la montagne au-dessus de la vallée à 1700 m d’altitude.

 

Jeudi 18 Janvier

Assez longue étape routière (325 km) pour rejoindre le désert de sable et ses dunes, terrain de jeu de nos prochains jours.

Au passage, nous visitons la vieille ville d’Ibra, très connue en Oman. Outre un vieux château et un ancien hôpital, nous y découvrons d’imposantes bâtisses à plusieurs étages, des lieux de cultes etc… Ces ruines sont le résultat du retour au pays d’une importante population de commerçants omanais installés à Zanzibar, et qui se sont enrichis avec le commerce des esclaves !!!

Arrêt rapide, quelques Km plus loin, pour voir le souk de la nouvelle ville d’Ibra et se ravitailler pour le pique-nique des prochains jours.

Puis, après avoir emprunté l’autoroute, c’est la très belle visite du Wadi Baní Khalid, un des sites les plus connus d’Oman.

C’est un large Wadi, qui, d’abord, s’élargit en plusieurs petits lacs au milieu d’une large vallée luxuriante bordée d’austères montagnes pelées. Puis, plus on remonte le Wadi, plus la vallée se resserre en une gorge étroite, encombrée de rochers. L’eau, en se frayant un passage au milieu de ceux-ci génère des trous d’eau et de petites cascades où les nombreux visiteurs se baignent et profitent de la relative fraicheur du lieu.

Encore un morceau de paradis !

 

Puis nous reprenons l’autoroute, toujours en faisant bien attention de respecter scrupuleusement la vitesse autorisée.,

 

Arrêt à la pompe au début de la piste de sable qui conduit à l’hôtel pour faire le plein et dégonfler les pneus à 1 kg/cm2.

De la station, nous prenons directement une piste dans le sable, plutôt roulante mais avec quelques pièges : Pour certains, c’est une première expérience !

Pour d’autres, ce sont les premiers chameaux !

Bien qu’arrivés tardivement à l’hôtel, très beau au milieu des dunes, nous ne pouvons résister à un bain dans la piscine dans un cadre magnifique et très luxueux.

Vendredi 19 Janvier

Levée de bon matin, nous partons pour une étape 100 % dunes et sable

Compte tenu de la difficulté du terrain, nous roulons en convoi avec Bruno qui ouvre et Didier qui ferme.

Les passages s’enchainent en suivant une belle piste sinuant entre les cordons de dunes, avec quelques passages difficiles pour les franchir : sable mou, pentes et devers, compliquent un peu la progression, surtout pour les « novices » qui s’en sortent néanmoins très bien et avec le sourire !

Au milieu de nulle part, nous arrivons à une imposante mosquée, comme blottie au creux des dunes. Et elle utilisée par la tribu des WAHIBA, qui a donné son nom à ce désert.

Arrêt sur le bord de la piste à coté d’une petite citerne où les locaux viennent prendre de l’eau pour abreuver leurs troupeaux.

Il y en a ainsi un assez grand nombre au bord des pistes de ce coin de désert…qui, finalement ne l’est pas trop !

Arrivée en fin de journée dans un autre hôtel perdu au milieu des sables et bordé de grandes dunes. Les chambres sont la aussi des tentes fixes bien aménagées avec clim et salle de bain en dur.

Comme nous sommes l’équivalent d’un dimanche, une nombreuse population locale, aisée, est venu profiter de l’endroit. Les uns en grimpant les dunes à pied pour y contempler le coucher de soleil, les autres en essayant de monter le plus haut possible avec de puissants 4×4, le tout dans une atmosphère gaie, ludique et bon enfant.

 

Samedi 20 Janvier

Grande boucle dans les dunes en quasi hors-piste toute la journée.

On dégonfle les pneus à 800 grammes, on reforme le convoi et c’est parti !

Trace impeccable de Bruno, ensablements, descentes vertigineuses, franchissement de crêtes, tout le répertoire de la conduite dans le sable y passe pour le bonheur de chacun !

L’apéro préparé par Dream Team au retour à l’hôtel sera un grand moment de convivialité !

 

Dimanche 21 Janvier

La matinée se passe en franchissement de dunes et pistes de sable pour sortir du désert et rejoindre la station-service la plus proche.

Au passage, comme pour clore ce chapitre sablonneux, plusieurs  grandes descentes de dunes, parfois un peu piégeuses, impressionnent même pour les plus aguerris.

Les pleins refaits et les pneus regonflés, nous reprenons routes et autoroutes pour rallier notre hôtel en bord de mer, juste à coté d’un site d’observation du frayage des tortues de mer à Ras Al Jinz. Malheureusement ce n’est pas la saison et, donc, nous n’aurons pas droit au spectacle.

 

Lundi 22 Janvier

Nous partons pour une grande boucle autour de la ville de Sur où nous dormirons ce soir.

Cette boucle se situe dans les hautes montagnes qui bordent la côte d’Oman et emprunte des pistes vertigineuses, avec de très fortes pentes nécessitant de passer par endroit en vitesses courtes, et longeant souvent des dénivelées impressionnantes.

Partout le panorama est magnifique !

Le long de la piste, nous voyons, en plusieurs endroits, de grands tumulus en forme de tour : ce seraient des tombeaux funéraires vieux de 7000 ans.

De retour à la ville de Sur pour rejoindre notre hôtel, nous visitons un chantier de fabrication de boutres, bateaux typiques du golfe persique. C’est le dernier chantier à les fabriquer de façon traditionnelle, entièrement à la main et sans aucun plan alors que les coques font une bonne vingtaine de mètres de long (taille comparable à celle des caravelles de Christophe Colomb !).

Il parait que à la fin des années 1800, il y avait plus de 300 chantiers de ce type à Oman !

Un petit musée, très bien fait est accolé au chantier et nous éclaire bien sur son activité.

Puis nous visitons le phare, à l’entrée de la baie qui abrite encore quelques boutres.

 

Mardi 23 Janvier

Trajet de liaison pour rejoindre la capitale, Mascate, par des pistes et de petites routes.

Au bout d’une cinquantaine de km, arrêt pour aller visiter, à pied, un dernier Wali : CHAB.

Cela commence par une traversée en barque à partir du parking situé sous un pont de l’autoroute côtière. Puis marche semée d’obstacles (rochers, mares, escaliers, débords de falaises..)pour suivre le ruisseau qui serpente dans une gorge étroite.

Comme toujours le Wadi est très beau entre l’eau, la végétation, les rochers et les hautes falaises.

Quelques petits ânes nous regardent passer, d’un air blasé !

Puis le long de la route, nous nous arrêtons pour visiter un parc où il y a un immense trou d’eau, très profond mais avec un escalier pour y aller se baigner, très ressemblant aux cénotes du Yucatán mexicain.

Ensuite, piste de montagne alternant suivi de Wadi et cols élevés pour nous ramener vers Mascate.

Par moment les paysages ressemblent beaucoup au Maroc.

Arrivée à Mascate par la montagne puis en suivant la côte. Nous en profitons pour faire laver les voitures dans une station à l’entrée de la ville.

 

Mercredi 24 Janvier

Journée de visite de Mascate qui s’achève par le rendu des véhicules.

Nous allons dans le « vieux Mascate » voir le marché aux poissons aux odeurs PUISSANTES ! avant d’aller visiter le souk, en bord de mer avec ses ruelles étroites et ses devantures colorées.

En fait, du vieux Mascate, il ne reste que quelques vieilles maisons donnant sur le front de mer et présentant des balcons de bois traditionnels.

Puis nous allons visiter le beau musée national, installé dans le quartier du palais du sultan et des ministères. Pleins de choses intéressantes à y voir sur l’histoire, les mœurs, les traditions et l’art  omanais.

J’y admire, en particulier, de très belles portes anciennes très ouvragées, typiques de ces régions

Retour au Radisson pour profiter de la piscine et rendre les véhicules.

 

Jeudi 25 Janvier

Départ en bus en fin de matinée pour rejoindre l’aéroport et prendre l’avion de retour vers la France.

 

Fin de ce très beau et très agréable raid qui nous a fait connaitre un pays très accueillant, paisible et amical envers tous les étrangers, même non musulmans, et à l’islam tolérant bien que bien présent comme il se doit.

C’est un très beau pays qui, grâce à l’argent du gaz et des hydrocarbures, a su complètement se moderniser en gardant ses traditions, et en aidant les plus pauvres de ses citoyens même dans les coins les plus reculés. Un exemple à suivre pour d’autre pays enrichis eux aussi par le pétrole ou le gaz.

Quant à nos Toyota 200, ils m’ont agréablement surpris malgré leurs airs de « grosse baleine »

Avec plus de 150 000 km au compteur, ils étaient en excellent état, tant visuel que mécanique car visiblement très bien construit et bien entretenus.

Bon moteur, puissant et coupleux malgré la boite auto, mais un peu gourmand (20 litres aux cent sur le raid). Boite auto un peu lente mais facile à manier y compris en manuel. Excellentes suspensions (pourtant d’origine) qui absorbent tout sans broncher, y compris la tôle ondulée. Petit défaut : un capot très bombé qui limite beaucoup la visibilité, surtout dans les dunes.

Merci à toute l’équipe de Dream Team pour l’organisation et l’encadrement parfaits de ce beau voyage.

PS : Pat ne pas quitté de tout le voyage, et toutes mes pensées vont vers elle.

 

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